Publié le 21 octobre 2021

 

Avant l’apparition du Covid, Valéria Faure-Muntian Députée de la Loire, avait pour projet de proposer un traité sur la thématique cyber au groupe Assurance de l’Assemblée nationale.

Ayant été repoussée par la pandémie, cette proposition est prévue pour fin Automne 2021. Cette dernière, a un but principalement préventif au niveau du paiement des rançons considérant que la majorité des entreprises ne sont pas assurables, à cause, de leurs systèmes informatiques obsolètes.

Selon elle, le marché de l’assurance cyber est en déclin du fait de la sinistralité, de quelques effets du Brexit ainsi que la désorganisation des assureurs.

Le rôle de prévention appartient aux assureurs ainsi qu’à nous, intermédiaire, en développant par exemple, des partenariats afin de proposer des solutions plus fiables ou d’établir une norme pour rendre le risque plus assurable.

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Lionel Corre, Sous-directeur des assurances à la direction générale du trésor, nous parle justement de l’assurabilité de ce risque.

En effet, le coût global des sinistres sur le cyber est bien moindre que celui d’autres grands risques. Cela explique le point de vue des compagnies d’assurances sur le cyber, qui selon elles, est un marché porteur et souhaitent ainsi le développer.

Néanmoins, très peu d’entreprises souscrivent à ce type d’assurance. Environs 8% des ETI et la quasi-nullité des PME et TPE sont assurées dans ce domaine. En revanche, 87% des grandes entreprises sont assurées, mais pour des montants de garanties limitées : maximum 40 millions € pour plus de centaines de millions € de sinistres.

Cela va avoir pour effet une baisse des garanties et une augmentation des primes. Nous pouvons donc penser que le risque était mal connu des assureurs dû au peu de recul sur la fréquence des sinistres, mais aussi du manque de statistiques pour les pertes liées à ces derniers.

Pour pallier à cet inconnu, un groupe d’étude a été mis en place, et principalement pour les questions de garanties. Mais, ce groupe s’attaque également au sujet des rançons.

En réalité, l’autorisation de paiement de celles-ci est un sujet délicat. L’interdire n’aurait a priori de sens que sur la scène internationale.

Sur le plan national, cette interdiction serait facilement contournable et nuirait aux garanties. A contrario, autoriser le paiement de ces rançons encouragerait les attaques, chose peu souhaitable tant pour les entreprises que pour les assureurs.

Pour remédier aux troubles dans ce marché, notre rôle de courtier est essentiel.

Nous avons un devoir de sensibilisation et de formation à propos de ce risque. Pour cela, ces éléments doivent être présents au préalable au sein de notre structure d’intermédiaire pour être crédible lors de notre conseil et de la sensibilisation.

ÉTUDE LUCY :

chiffre clésPour illustrer la situation des assurances Cyber, une étude est sortie en 2021 nommée LUmière sur le CYber (LUCY). Elle a été faite à partir des données de 8 grands courtiers de façon anonyme. On retrouve l’information sur les faibles montants de garanties, comme a pu l’évoquer Lionel Corre. Ces montants de garanties pour les grandes entreprises (étant majoritairement toutes assurées) sont insuffisants, car une paralysie de leur système peut leur coûter un pourcentage important de leur chiffre d’affaires lui-même élevé.

En parallèle, ces montants sont plus adaptés aux ETI, PME, TPE (qui elles sont très peu assurées) ayant un chiffre d’affaires moins important.

Malgré cela, le ratio S/P pour les compagnies est fortement dégradé : 87% en 2019 pour 167% en 2020. On peuprimesl’expliquer par les 4 plus gros sinistres en 2020 qui ont coûtés à eux seuls 130 millions, soit 100% des primes de l’année. Et pourtant, ces 4 indemnisations représentent les deux tiers des indemnisations totales, ce qui met les compagnies d’assurances dans une position déficitaire. Une mutualisation du risque est donc actuellement difficilement atteignable, les primes des grosses entreprises constituants 80% du marché global pour les plus gros sinistres financés par 100% des primes.

 

Sources : CELINE MESLIER dans Planète CSCA : la nouvelle revue du courtage – Septembre 2021.

Sources graphiques : Etude LUCY

Actualités - Publié par Hélène MOUICHE